Samedi, le 07 mai 2016,
sous le coup de 14h, Maman Françoise NGBALE MOTUBU, notre chère mère,
accomplissait son séjour terrestre à l’Hôpital de Général de Référence Sainte
Bakhita d’Ariwara. Elle a courageusement lutté contre sa cardiopathie depuis
2012.
Née le 04 août 1949 à
Isiro, de Mr Michel AZAPANA et de Mme Suzanne SUDA (tous décédés), Maman
Françoise, originaire du Groupement Madjedje-Mabolo, Collectivité
Mayogo-Mabozo, Territoire de Rungu, Province du Haut-Uélé, était mariée à notre
cher père d’heureuse mémoire, Papa Gabriel AMBIGUBO ABIANGANGA (décédé à Isiro,
le 24 mai 1999). Ils ont célébré leur mariage coutumier à Isiro en date du 12
septembre 1971 ; le mariage civil intervint à Neisu, le 24 décembre 1993 ;
le jour suivant, c’est-à-dire à la Solennité de la Nativité du Seigneur, le 25
décembre 1993, le Révérend Père Oscar GOAPPER bénit leur union, la consacrant
en mariage religieux à la Paroisse Sacré-Cœur de Jésus de Neisu. Maman
Françoise nous a mis au monde au nombre de 10 enfants, dont 5 filles et 5
garçons ; deux filles l’ont précédée.
Maman Françoise a fait
ses études primaires à l’Ecole Primaire des Filles Tely à Isiro, de 1959 à
1962, ce après quoi elle fréquenta Val des Anges (aujourd’hui connu sous le nom
de l’Institut Technique Administratif et Commercial de Tely, I.T.C.A/T en
sigle) pour son cycle d’orientation. Ce qui lui permit d’étudier par la suite à
l’Ecole Technique Médicale d’Isiro après la rébellion des Simbas. Sa demande manuscrite d’inscription date du
07 octobre 1967 ; elle étudia dans cette bonne école d’infirmiers de 1967
à 1970. Elle y obtint son diplôme d’infirmière-accoucheuse de niveau A3 avec la
mention « grande distinction », diplômé signé des mains de l’un de
ses meilleurs enseignants, le regretté Dr Emile LETA.
Maman a fidèlement
suivi papa partout où le travail conduisait ce dernier. Ils ont déjà été à
Bunia, quand papa y étudiait à l’Institut Supérieur Pédagogique de Bunia
(Département de Français et Histoire). Après Bunia, papa travaillait à l’ESPI
(Ecole Secondaire Professionnelle d’Itay), aujourd’hui Institut Technique
Agronomique et Vétérinaire d’Itay à quelques 5 km sur l’axe Neisu. De là, papa
fut envoyé comme préfet des études à Gombari, alors que maman exerçait sa profession
d’infirmière-accoucheuse au Dispensaire de Vici-Zaïre à Mungbere. Papa partit
par la suite de Gombari à Gangala-Nabodio pour y enseigner, après quoi, suite
aux tractations entre le regretté Monseigneur Gustave OLOMBE alors Evêque du
Diocèse de Wamba et de l’Inspecteur KAPITA, il fut envoyé à Mungbere, pour y
inaugurer l’Institut Mavuno. Après Mungbere, maman suivit papa à Nala, où papa
était préfet des études, et maman, accoucheuse au dispensaire du lieu. De Nala
papa fut muté à Tadu comme préfet des études à l’Institut Technique
d’Agronomie ; pendant ce temps, maman, qui déjà avait jugé que le seul
salaire de papa suffisait à nourrir notre maisonnée, ne pratiquait plus sa
profession d’accoucheuse, était restée avec nous à Isiro. De Tadu papa revint
en 1989 et fut affecté comme préfet des études au Lycée Gossamu. De là, nous
partîmes pour Neisu de 1991 à 1995, papa étant préfet des études à l’Institut
Zebuandra, puis Viadana pour une année
où papa était directeur des études à l’Institut Monseigneur MBIKANYE. De
Viadana, papa fut envoyé à Arindru (50 km sur la route de Medje), pour y être
préfet des études à l’Institut Technique Agronomique et Vétérinaire de la place
(1996-1997), après quoi il collabora avec les abbés de la Paroisse Saints
Pierre et Paul de Medje et le Chef de Collectivité Medje-Mango, le Chef Achille
EBANDROMBI d’heureuse mémoire, à créer l’Institut ABETEZA à la Paroisse de
Medje. Juste quelques mois avant le décès de papa, toute la famille regagna
Isiro où papa, déjà malade d’hypertension artérielle, menait de démarches pour
travailler à l’ISP/Isiro. La mort subite de son médecin traitant (le 18 mai
1999), Dr Père Oscar GOAPPER de Neisu l’affecta gravement et quelques jours
après, il tira sa révérence le 24 mai 1999 à la Clinique de CFU (Chemins de fer
des Uélés) Isiro. Notre chère maman ouvrit alors tous les vannes de son cœur et
déploya toute son énergie à s’occuper de nous. Elle reprit sa profession
d’infirmière-accoucheuse au Poste de Santé Apanebay, puis au Centre Hospitalier
MAYOGO d’Isiro à partir de 2004.
A partir de 2012, maman
commença à souffrir de fréquentes dyspnées ; après examen médical, les
résultats accusaient une insuffisance cardiaque. Commença alors pour maman une
période de soins au Centre Hospitalier Mayogo, aux Cliniques Universitaires
d’Isiro, à l’Hôpital Notre Dame de la Consolata/Neisu, à la Clinique de l’Est
d’Isiro, à l’Hôpital Anoalite de Mungbere, à la Clinique Pionners d’Arua
(Ouganda), à l’Hôpital Général de Référence Sainte Bakhita d’Ariwara, où elle fut
admise jeudi 05 mai 2016, suite à une brusque, forte et fatale crise de
dyspnée, alors qu’elle attendait son dernier contrôle médical d’Arua avant de
regagner Isiro d’où elle est partie le 16 février 2016. Maman fut inhumée au
cimetière d’Ebi à Ariwara, dimanche de l’Ascension, le 08 mai 2016, alors que
l’Eglise célébrait le retour glorieux du Christ auprès du Père ; nous
avons prié le Dieu de toute miséricorde de lui pardonner ses péchés, et de
l’accueillir dans son royaume. Pendant ce temps, plusieurs personnes
compatissaient avec la famille en veillant deux nuits de suite à la parcelle
familiale, tandis que la petite délégation qui avait voyagé à Ariwara faisait
la même, et que dans plusieurs paroisses des Diocèses d’Isiro-Niangara, de
Dungu-Doruma, de Mahagi-Nioka, de Wamba, et de l’Archidiocèse de Kisangani, les
confrères prêtres m’ont rassuré d’avoir prié pour le repos de son âme.
Maman Françoise nous a
laissé tous les trésors de son cœur : une bonne mère et éducatrice, une
chrétienne engagée (dans 4 mouvements d’action catholique, sans compter la
chorale), une mère soucieuse de l’excellence, soucieuse de transmettre sa foi,
sa science et son savoir-faire ; une accoucheuse dévouée et expérimentée,
une travailleuse, une vaillante agricultrice, une femme et une mère généreuse,
hospitalière, charitable, humoriste, toujours souriante, bonne cuisinière. Maman envisageait de plus en
plus la perspective de sa mort avec une étonnante sérénité, et ne cachait pas
du tout sa foi et son espérance de la résurrection et de la vie éternelle
auprès du Père. En effet, elle a dit plus d’une fois que le Seigneur aura pitié
d’elle à cause de bébés qu’elle a réanimés à la maternité…et, comme elle aimait
chantonner, elle l’expliquait en disant qu’au ciel il ne nous restera qu’un
seul travail à faire : chanter et danser à la gloire et à la louange de
Dieu. Quand le prêtre qui l’assistait vendredi 06 mai lui promettait de revenir
le lendemain, Maman lui dit qu’ils se reverront si Dieu le veut… Forts de sa
foi et de son espérance à la vie éternelle ainsi exprimées, et grâce aux
prières des uns et des autres, mais surtout comptant sur la miséricorde divine,
nous croyons fermement que maman est au ciel, et nous sommes heureux de savoir
qu’elle intercède pour nous.
Certes que sa mort nous
plonge dans une peine dont l’extrémité et l’énormité sont d’un ravage
absolument exceptionnel, cela à cause de l’amour qui unit à elle, mais nous
prions Dieu à présent de nous consoler, de nous bénir, et de considérer toutes
les larmes versées comme prière de supplication pour le repos éternel de Maman
Françoise.
La mort, cet habit que
l’on porte sans le savoir, nous paraît être une nouveauté quand elle concerne
un être cher. Mais après méditations, l’on se rend compte que la mort est le
dénominateur commun de toute vie humaine : riche ou pauvre, analphabète ou
érudit, bébé ou vieillard, etc. tout le monde meurt à son jour. Ainsi, le plus
important est donc de vivre et de mourir dans la grâce du Seigneur. Aussi,
prions-nous Dieu de nous accorder la grâce d’une bonne mort.
Nous rendons grâce à
Dieu qui est amour ; Il a créé Maman par amour ; Maman nous a
enfantés par amour, et son idéal était de faire de nos vies de phrases
grammaticalement correctes. Sans elle en effet, notre vie serait comme une phrase
pleine de fautes…(Cf la chanson
« phrase » de l’artiste musicien Jules Shungu alias Papa Wemba, dans
l’album Fulangenge). Elle nous a tout donné, nous sommes à 85% le fruit de son
amour. Nous rendons grâce à Dieu pour tout l’amour que Maman nous a communiqué,
et nous remercions tous les personnels soignants qui l’ont soignée dans les
formations médicales précitées ; je remercie tous ceux qui ont prié pour
le repos de son âme ; je dis ma gratitude à tous ceux qui ont veillé mortuaire
à la parcelle familiale le 06 et le 07 mai 2016, et le 27 mai 2016, lors de la
veillée mortuaire conclusive des funérailles ; je remercie tous ceux qui
sont venus prier avec la famille à la messe du samedi 28 mai 2016 dans l’église
de la Paroisse Saint André Kaggwa de Somana à Isiro. Merci à tous les
ecclésiastiques (prêtres, religieux et religieuses) des Diocèses de
Mahagi-Nioka et d’Isiro-Niangara en particulier, et de partout, pour la
fraternité, et la consolation. Merci à vous tous, chers amis internautes pour
les condoléances exprimées, et toute la compassion. Je remercie tous les
fidèles de la Paroisse Sainte André Kaggwa et les habitants du Quartier
Zebuandra dans la Commune Mendambo d’Isiro…
La tombe de Maman se
trouve certes à Ariwara, loin d’Isiro, mais elle demeure à jamais dans nos
cœurs…
Repose en paix
Maman !
Richard
Amalebondra